Le Bike and Ride, solution innovante pour l’arc lémanique

Il est désormais clairement établi que les transports, responsables d’un quart des émissions mondiales de CO2 dues à la consommation d’énergie, sont l’un des principaux contributeurs au réchauffement climatique. Le premier coupable, y compris en Suisse, reste la voiture individuelle. Si les consciences évoluent dans le bon sens pour l’utilisation de moyens de transports plus durables, le processus est encore trop lent et des méthodes alternatives peuvent être encouragées par les autorités.

Parmi elles, le Bike and Ride (B+R), qui cumule l’usage du vélo et des transports en commun, a beaucoup de potentiel dans la confédération, où le réseau ferroviaire est parmi les plus performants au monde. Pour son projet de master en Génie civil au Laboratoire de Sociologie urbaine (Lasur) de l’EPFL, Felix Boesch a choisi de se pencher sur ce sujet, en se concentrant sur l’arc lémanique. La part modale vélo-transports publics y étant encore très faible, comparativement à d’autres régions du pays, notamment en Suisse alémanique ou aux États du nord de l’Europe, il a souhaité identifier des stratégies pour l’augmenter.

Les problèmes d’infrastructure auxquels sont confrontés les cyclistes à Lausanne

Afin de distinguer les problèmes existants dans cette zone particulièrement peuplée et dynamique, le jeune homme a créé une enquête quantitative sous forme de questionnaire, diffusé avec l’aide de plusieurs communes des agglomérations de Lausanne-Morges et de Nyon. « J’ai été étonné par le nombre de communes intéressées. J’ai eu pas loin de 250 réponses au questionnaire sur les deux agglos », explique Felix Boesch.

Il ressort de son étude que c’est le trajet en vélo qui est considéré comme problématique, principalement à cause du manque de confort et de sécurité. Le coût d’achat élevé du vélo, surtout s’il est à assistance électrique, et la crainte du vol pendant son stationnement dans une gare, est aussi un frein à la pratique du B+R. L’enquête lui a ainsi permis d’établir une liste de priorités concernant les problèmes liés à l’infrastructure cyclable.

Adapter les infrastructures

La deuxième partie de l’enquête propose une analyse des usages dans trois villes où le Bike and Ride est beaucoup plus utilisé : Amsterdam, capitale du vélo, Oakland/Berkeley aux États Unis, et Berne.

On ne cherchait pas tant à les comparer avec l’arc lémanique, mais plutôt à chercher une inspiration, constater quelles sont les infrastructures réalisées dans ces villes, comme les vélo stations qui ont eu un énorme succès à Amsterdam. L’idée est alors de prendre ces éléments d’infrastructure, et de voir quels sont les problèmes dans l’arc lémanique. Un exemple : la sécurité du stationnement est considérée comme problématique ? Alors est ce que les vélo stations pourraient être une solution possible ? Les solutions doivent être adaptées pour que ce soit réaliste, mais elles sont viables.

Seule l’adaptation des infrastructures permettra un usage plus généralisé du B+R, selon le principe que l’offre crée la demande . La comparaison est en cela intéressante avec Berne, où la topographie peu favorable au vélo est similaire à la région de Lausanne. « Pourtant, grâce à la mise en place d’une infrastructure appropriée, ils sont parvenus à augmenter le taux de B+R », relève le jeune diplômé, qui liste dans son enquête le tourne-à gauche-indirect et le marquage rouge des bandes cyclables aux points névralgiques institués dans la capitale.

Pas de politique en la matière

L’utilisation du vélo combiné avec le transport public n’a des sens que si ce dernier est efficace. Or il n’y a pas de politique en la matière jusqu’à présent. On devrait identifier des lignes de bus, de train qui sont efficaces, qui permettent d’aller vite en centre-ville par exemple, avec des itinéraires vélo et des rabattement confortables sur les stations. C’est un message intéressant d’inviter les pouvoirs publics à développer un système de transport intermodal alternatif à la voiture, combiné avec les transports en commun

Crédit: Article adapté d’une publication originale sur le site de l’EPFL, les textes, les images et les vidéos sont sous licence CC BY-SA 4.0