Lorsque l’on est élève conducteur, on n’imagine pas un instant que notre moniteur s’est un jour trouvé à notre place. On trouve tout naturel d’avoir en face de soi une personne souriante, calme, sûre d’elle-même qui nous inspire une confiance sans limites. Ne met-on pas notre vie entre ses mains ? Mais avoir le privilège des doubles commandes ne s’acquiert pas en un claquement de doigts. Oh que non. Le parcours n’est pas si aisé.
Les conditions préalables à l’apprentissage
Des qualités humaines indéniables
En relation directe avec ses élèves, le moniteur doit aimer les contacts, surtout dans un espace aussi restreint que l’habitacle d’une voiture. La plupart de ses clients sortent à peine de l’adolescence.
Cela requiert de sa part patience, tact et beaucoup de compréhension. Il doit également se montrer curieux sur tout ce qui touche à la circulation routière, à l’écologie et la mobilité en général. Pédagogue, il doit par ailleurs savoir se remettre en question et se perfectionner.
Des exigences légales à remplir
Pour pouvoir se présenter au brevet fédéral de moniteur de conduite, il faut :
- avoir achevé une formation professionnelle du degré secondaire II (apprentissage) ou une formation équivalente ;
- avoir les compétences linguistiques du degré secondaire II ;
- être titulaire depuis au moins 3 ans du permis de conduire suisse de durée illimitée de la catégorie B ;
- détenir l’autorisation de transporter des personnes à titre professionnel TPP (examen de chauffeur de taxi).
La formation peut commencer
Obtention du brevet fédéral de moniteur de conduite
Pour obtenir le brevet fédéral, il est nécessaire de suivre une formation organisée en huit modules, dont le dernier est un stage d’apprentissage de 200 à 250 heures. Au total, il faut compter 850 heures d’apprentissage et un budget d’environ 30’000.-.
Le moniteur tout frais émoulu ne se contentera pas de ses acquis. Les règles de circulation évoluent et les outils pédagogiques changent, la formation continue prend donc ici tout son sens.
Autorisation cantonale pour enseigner la conduite
Le brevet fédéral en poche ne suffit pas pour exercer la profession de moniteur de conduite. Le service des automobiles du canton de résidence délivre l’autorisation obligatoire pour enseigner la conduite.
Le candidat lui présente son tout neuf brevet fédéral, comme précédemment son permis de conduire et l’autorisation de transporter des personnes à titre professionnel, et en plus, un certificat de bonnes mœurs. Après tout cela, il est temps de s’installer comme indépendant ou de rejoindre une auto école à Lausanne.
Qu’apporte le moniteur de conduite à ses élèves ?
Le brevet fédéral atteste du niveau de formation du moniteur. C’est un pédagogue reconnu et maître dans l’art de transmettre ses connaissances. En bref, c’est un professionnel hautement qualifié. L’élève sera amené à lui faire confiance, avec raison.
Sans s’en rendre compte, tout en douceur, il reproduira les bons gestes. Ceux-ci finiront par devenir instinctifs. L’apprenti conducteur pourra ainsi se concentrer sur la circulation et non plus uniquement sur l’embrayage ! Se rappeler simplement sa première leçon permet de mesurer l’ampleur du chemin parcouru.